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Eneffet, nous avons préparé les solutions de CodyCross Le père, c’était Lucien, le fils, c’était Sacha. Ce jeu est développé par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisés, les mots sont à trouver à partir de leurs définitions.
Sacha était très sensible » Depuis le décès de leur père, Laurent et Julien Distel ont vécu une vie bien remplie.Le premier a contracté la mononucléose, mais ne s’est pas laissé
PierreJules Renard (qui ne retiendra que son second prénom) est le troisième et dernier enfant de François Renard (né en 1824), entrepreneur de travaux publics et de son épouse Anna Rosa Colin (née en 1836). Il naît le 22 février 1864, à Châlons-du-Maine où le père travaille alors. Les deux premiers enfants sont une fille, Amélie
nonton film us x her subtitle indonesia. Lundi 14 et mardi 15 novembre à 20h titre provisoire L’écriture de Théo Askolovitch évolue entre humour et tragique. Il décrit la vie telle qu’il la connaît, avec un sourire. Après 66 jours, monologue sur le combat d’un jeune homme face au cancer créé à Théâtre Ouvert, Théo Askolovitch poursuit son travail sur le thème de la réparation. Zoé et maintenant les vivants aborde le sujet du deuil, de la relation que l’on entretient avec les mortes, et avec cellesceux qui restent. Dix ans après la perte d’un être cher, le père, la fille et le fils nous racontent avec délicatesse les étapes de leur reconstruction. Ilelles se rappellent l’annonce, l’enterrement, les rites religieux, puis la vie d’après et dressent le portrait intime d’une famille qui résonne en chacune de nous. EXTRAIT Au loin la voiture se gare et en sortent les personnes en charge de transporter le cercueil. Nola – Papa je crois qu’il y a un problème. Lucien – Quoi ? Nola – Regarde la tombe, c’est normal qu’il y ait une énorme croix dessus ? Temps, les trois se regardent. Lucien – Putain ils se sont trompés ces cons. Sacha – Mais attends on fait comment là, parce que si mamie elle voit ça elle va mourir elle aussi ! Nola – Faut la faire enlever. Sacha – Ouais mais on va pas ramener un pied de biche au milieu de toutes ces familles en deuil quand même ! Lucien – Si on met un grand drap sur le cercueil peut-être que la famille de maman le verra pas. Sacha – T’es sérieux là papa ? Lucien – Mais non… un peu. Nola – Ah mais regardez, il y a une famille qui va vers le cercueil. Sacha – Oh putain c’est pas le nôtre. NOTE D’INTENTION Zoé et maintenant les vivants – titre provisoire, est mon deuxième projet d’écriture. Après 66 jours – monologue et seul en scène sur le combat d’un jeune homme face au cancer – c’était logique de continuer à écrire sur le thème de la réparation, c’était une évidence. Cette fois-ci, j’ai voulu parler du deuil. De la résurrection. J’ai décidé d’axer l’écriture sur trois personnages le père, la fille et le fils. Dix ans après la perte d’un proche, une famille nous raconte les étapes de leur reconstruction. Ils retracent leur passé et racontent leur présent. Ils se rappellent l’annonce, l’enterrement, les rites religieux, puis la vie d’après. Ils se rappellent avec bonheur les souvenirs de celle qui leur a été enlevée. Ils racontent. À quel point passer de l’enfance à l’âge adulte peut-être brutal ? Les trois personnages sont liés par leur histoire, mais chacun se répare différemment avec ses souvenirs. Le deuil est une période de cicatrisation, de guérison, d’un retour à la vie. J’ai voulu travailler autour du prisme de chaque personnage, comment une même situation peut être vécue de différentes manières, comment la réalité de chacun peut être dissemblable ? Ce récit est un puzzle. Dans cette pièce, il n’y aura pas de chronologie entre les scènes. Ce seront des moments de vie, qui bout à bout formeront une histoire. Le texte alternera des monologues intimes de chaque personnage, des scènes de vie entre les trois protagonistes, qui confrontent des idées et des scènes de flashbacks qui retracent des moments de leur passé. J’ai pour habitude d’alterner dans l’écriture l’humour et le tragique ». Raconter la vie comme je la connais, avec un sourire. C’est comme cela, je pense, que ces histoires peuvent résonner en chacun. Depuis quelques années, je crois qu’inconsciemment je me dirige vers des projets qui parlent de la famille. La famille. C’est peut-être ce qu’il y a de plus important pour moi. Ce texte est une suite logique. J’ai poussé le curseur un peu plus loin. Zoé et maintenant les vivants – titre provisoire est mon deuxième texte mais aussi ma quatrième mise en scène. Après Deux Frères, La Maladie de la famille M textes de Fausto Paravidino et 66 jours., je souhaite aussi me recentrer sur la mise en scène, proposer une scénographie plus léchée après le plateau nu de 66 jours, tout en gardant le texte et les acteurs au centre. Ce texte parlera de la relation qu’on entretient avec nos morts, et avec ceux qui restent. » – Théo Askolovitch Avec le soutien de la Région Île-de-France pour l’ÉPAT. Texte et mise en espace Théo Askolovitch Avec Marilou Aussilloux, Stéphane Crépon, Olivier Sitruk À partir de 12 ans Durée 1h20 Grande Salle Carte TO Plein tarif 6€ Entrée libre Tarif réduit 4€ Entrée libre Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€ Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€ Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtres 4€
"La solitude c'est après, oui c'est après/Quand les soleils artificiels se sont fanés" chantait, en 1976, Claude François , personnage pas exempt de fêlures auquel rendent cette année hommage Florent Emilio Siri et Jérémie Renier à travers le film Cloclo . En 1976, quelques mois après avoir été ébranlée par le suicide de son ami et protégé Mike Brant, Dalida chantait J'attendrai et son "coeur si lourd", au faîte de sa gloire et de son rayonnement. En apparence, du moins... Car, intérieurement, la diva solaire venue d'Egypte se morfondait et devait bien se reconnaître dans la chanson de Cloclo, elle qui a aussi chanté ces rideaux qui tombent, ces projecteurs qui s'éteignent, ce sentiment d'abandon... Un mal-être intime traité irrémédiablement aux barbituriques Dalida se suicide à 54 ans dans la nuit du 2 au 3 mai 1987 dans sa maison de Montmartre, rue d'Orchampt dans le XVIIIe arrondissement. 20 ans après une première tentative qui a échoué mais l'a éloignée des mois durant de la scène. Elle qui chantait, véritable impératrice à laquelle on n'aurait rien refusé, "je veux mourir sur scène ... sans la moindre peine ... et en chantant jusqu'au bout", s'est éclipsée en douce, sans prévenir personne. Ou presque. Elle laisse une lettre à son frère Orlando, une autre à son dernier compagnon François Naudy, et, à ses fans, ce mot terrible qui appartient à la légende "La vie m'est insupportable, pardonnez-moi. Dalida." Des photos intimes et sa lettre d'adieu... "Laissez-moi pleurer", chantait-elle aussi, crépusculaire, pour la bande originale du film égyptien de Youssef Chahine Le Sixième Jour, qu'elle avait tourné en 1986 - une chanson qu'on la voit interpréter dans des images du journal d'Antenne 2 JT2 que lui consacra au lendemain de sa mort Claude Sérillon, disponibles sur le site de l'INA . Bientôt 25 ans après le suicide de Dalida, Paris-Match, dans son édition aujourd'hui en kiosques, lui rend hommage au travers de photos inédites confiées par Orlando on voit tour à tour Dalida plus glamour que jamais à 50 ans dans une robe faite d'un châle dans sa villa corse de San Giorgio, heureuse comme une fillette à dos d'âne à Porto-Vecchio à 44 ans, en pleine séance de yoga à 37 ans, sur son premier bateau au large de Cannes à 32 ans, sur la plage de Saint-Tropez avec Brigitte Bardot en 1970 ou encore à Noël 1979 en famille... Et aussi, dans des clichés de ses trois amoureux suicidés Lucien Morisse, son pygmalion devenu son mari en 1961 et qui mit fin à ses jours en 1970 alors qu'ils étaient restés en bons termes ; Luigi Tenco, dont elle trouve le corps, une balle dans la tête, après sa participation au Festival de SanRemo 1967 et alors qu'ils avaient prévu de se marier suicide qui entraînera la tentative de Dalida quelques jours plus tard pour rejoindre Luigi dans l'au-delà, mise en échec par une femme de chambre de l'hôtel Prince de Galles à Paris, inquiétée par le silence dans la chambre occupée par une certaine Iolanda Gigliotti - nom de jeune fille de Dalida ; le playboy Richard Chanfray, dit le comte de Saint-Germain, qu'elle aima et qui l'aima de 1972 à 1981, et qui se suicida à l'été 1983 avec sa compagne d'alors. Des photos inédites, enfin, dont fait partie le message de mort qu'elle laissa... "Ce sentiment d'abandon a façonné son destin" Cet album de Dalida intime, extrêmement touchant, s'accompagne de quelques confidences non moins émouvantes d'Orlando "Elle était émouvante, ma soeur, et très sincère. Sous ses dehors de femme fatale, de diva lointaine, Iolanda était un être humble, presque effacé. Elle souffrait d'un sentiment d'abandon qui a gâché sa vie amoureuse ... Ce sentiment d'abandon a façonné son destin", rappelle d'emblée le producteur de 75 ans, qui s'occupe aujourd'hui d'entretenir la mémoire de celle qu'il appelle "Dali" et se félicite de voir que les jeunes générations y sont sensibles. Il rappelle aussi combien la mort prématurée de leur père italien à la Libération, après quatre années passées dans les camps, a marqué la jeune Iolanda, alors âgée de 12 ans et qui "a reporté tout son amour sur leur mère". Racontant cette Dalida inconnue du grand public qui l'idolâtrait, celle des dimanches entre copains, "en tenue très décontractée, pas maquillée, pantalon, petit pull et ballerines", il se souvient de l'isolement dans lequel elle s'est progressivement enfermée, ces réunions conviviales se raréfiant "Vous vous occupez de ma carrière, je m'occupe de ma vie", répondait-elle aux reproches qu'on lui faisait à ce sujet. "Lucien, c'était le père de substitution. Luigi, l'amour fou et le drame. Richard, celui avec qui elle a été le plus heureuse." Interrogé sur la vie amoureuse désastreuse de sa soeur, qui avait par ailleurs dû renoncer à devenir maman après un avortement qui l'avait rendue stérile elle était tombée enceinte d'un étudiant romain, évoqué par la chanson Il venait d'avoir 18 ans, à la fin des années 1960, après sa première tentative de suicide, il analyse "Dali avait une âme de bon samaritain avec les hommes. Elle les aimait fragiles, écorchés, avec un mal-être, en écho au sien, peut-être. Elle pensait pouvoir les changer, les aider. Mais, après l'exaltation des premiers moments..." A la question de Paris-Match "Qui a-t-elle aimé le plus, selon vous ?", et alors qu'on aurait pu attendre "Luigi Tenco" comme réponse, Orlando réplique "C'est avec Richard Anfray qu'elle a été le plus heureuse ... Dali était lucide, sans illusions, dès le départ. Il l'amusait. Mais il s'est égaré et... Lucien Morisse a signé sa naissance artistique ..., il a été aussi le père de substition puis l'ami fidèle. C'est le seul homme qu'elle a regretté d'avoir quitté. Luigi Tenco, c'était l'amour fou et le drame." Cherchant un déclencheur au geste désespéré de sa soeur, Orlando a cette belle formule, digne de la tragédie de Dalida, diva irrésistible mais femme inassouvie "Les déceptions amoureuses ? Le manque d'enfants ? La peur de vieillir ? Les hommes de sa vie n'ont cessé d'aimer Dalida, alors que c'était Iolanda qui avait besoin d'amour." Hommage et photos inédites à retrouver dans le dossier exceptionnel de l'édition courante de Paris-Match.
Sacha Guitry, de son vrai nom Alexandre Georges Pierre Guitry est né le 21 février 1885 à Saint-Pétersbourg Russie au 12 de la Perspective Newski. Fils de l’illustre Lucien Guitry 1860 à 1925 grand comédien très célèbre à son époque et notamment comédien attitré d'Edmond Rostand. Pour l'agacer, les amis de Sacha l'appelaient Monsieur Sacha Guitry père », ce qui avait le don de l'exaspérer, et d'une mère comédienne, Renée de Pontry. Il arrive à l’âge de cinq ans en France. Il décède à Paris le 24 juillet 1957 au terme d’une vie riche & théâtre au cinémaElève médiocre, Sacha Guitry se révèle très tôt brillant comédien, et bien vite un auteur et metteur en scène excellent. Il écrit lui-même ses propres pièces, parfois en moins de trois jours, et en assure la mise en scène et l'interprétation. Nono 1905 remporte un vif succès. Mais l'échec de La Clef, en 1907, décourage un temps Sacha Guitry, et c'est le soutien indéfectible de son grand aîné Octave Mirbeau1 qui lui donne le courage de continuer admiratif et reconnaissant, Sacha Guitry sollicitera une préface de lui pour sa Petite Hollande, en 1908, et lui consacrera une pièce, Un sujet de roman, qui sera crée, le 4 janvier 1924, par son père Lucien Guitry, dans le rôle du grand écrivain, et devait l'être aussi par Sarah Bernhardt, dans le rôle d'Alice Regnault2 mais la Divine est décédée avant la d'esprit à l'humour caustique, c'est Sacha Guitry qui découvre et lance Raimu3 dans Faisons un rêve. Il fait les délices du public mais s'attire également la jalousie des critiques qui voient en lui un prétentieux. C'est que l'homme est un peu cabotin, et trouve toujours le moyen de tirer la couverture à lui. Il est un peu l'opposé du théâtre du Cartel des quatre crée entre autre par Louis Jouvet4 et Charles Dullin. Chez lui, le décor est minimal, et rien ne doit détourner l'attention du public de l'acteur. Sacha Guitry utilise au théâtre les techniques qu'il va utiliser au cinéma s'approprier les règles, les codes d'un genre pour mieux les faire avec le cinéma, les rapports vont d'abord être très tendus. Il fait une première tentative en 1915, en réalisant Ceux de chez nous, en réaction à un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il filme certains amis de son père, Rodin et Renoir père et fils entre autres. Il note leurs paroles et les répète durant les diffusions publiques. Ce faisant, Guitry venait tout simplement d'inventer ce qui allait devenir la post-synchronisation et le doublage. Mais il n'est pas Jouvet, il reproche au cinéma de ne pas avoir la même puissance que le théâtre, et ne s'y met qu'en 1935. Comprenant que le cinéma permet une survie, en fixant les images sur la pellicule, il se décide à mettre en boite certaines de ses pièces de théâtre. D'abord Pasteur, écrite par Sacha pour son père Lucien Guitry, et interprété par ce dernier, donnant libre cours à sa passion pour l'Histoire et les personnages historiques. Œuvre prophétique car dans une scène, Louis Pasteur, joué par Sacha Guitry, déclare à ses confrères messieurs, je sais que je n'utilise pas le style conventionnel auquel vous êtes habitués ». Phrase lourde de sens qui semble destinée aux critiques qui le dénigrent depuis qu'il fait du théâtre. La même année, il réalise Bonne chance et donne le premier rôle féminin à son épouse Jacqueline Delubac. Le style de Guitry s'y affirme un peu 1936, il réalise à partir de la pièce qu'il a écrite Le nouveau testament. Si dans Pasteur, il y avait suffisamment de scènes en extérieurs pour faire oublier l'adaptation théâtrale, ce n'est pas le cas ici. Le sentiment de huis clos que procure chacune de ses propres adaptations théâtrales ira en s'accentuant avec le temps. Puis, toujours en 1936, il réalise Le roman d'un tricheur, pour beaucoup son chef-d'œuvre. Dans ce film, réalisé en muet, à l'exception de quelques scènes de dialogues, Guitry met en scène l'unique roman qu'il a écrit, Mémoires d'un tricheur. Il est le narrateur du film, et déjà son goût pour les histoires contées apparait. Si l'histoire peut sembler banale, elle est en fait un redoutable éloge du cinéma, art de l'illusion. Tout Guitry est contenu dans ses quatre premiers films jeu avec les procédés filmiques, reconstitution d'évènements ou biographie de personnages historiques, adaptations les années 1930, tout va pour le mieux dans la vie de Guitry. Le seul point noir est son divorce avec Jacqueline Delubac, mais il se console rapidement et épouse Geneviève de Séréville qui sera la seule de ses cinq épouses à porter le nom de Guitry. À propos des femmes, Guitry a déclaré les femmes, je suis contre…tout contre ». En 1939, il est élu à l'Académie Goncourt, et réalise, Ils étaient neuf célibataires, avec de nombreuses vedettes dont Elvire Popesco5. Guitry y traite du mariage blanc, thème éternel. Mais le film est en prise presque directe avec l'actualité car l'histoire part d'un décret qui oblige les étrangers à quitter la France. Pour couronner le tout, le lendemain de la première de son film, la guerre années noiresLa situation se complique pour le parisien Guitry qui ne veut pas quitter la capitale. Il joue de son influence pour obtenir la libération de personnalités, notamment l'écrivain Tristan Bernard et son épouse, et parvient à mettre en scène Le Destin fabuleux de Désirée Clary, œuvre cocardière sur la célèbre fiancée de Napoléon, et Donne-moi tes yeux. À la Libération, il est victime d'une chasse aux sorcières, comme Henri-Georges Clouzot6 pour Le corbeau. Son attitude avec l'occupant allemand est jugée complaisante et il est incarcéré 60 jours sans motif, avant d'obtenir un non-lieu aussi ambigu que tardif il avouera plus tard qu'il aurait préféré un procès. Ses détracteurs oublient qu'il s'est toujours opposé à ce que ses pièces soient jouées en Allemagne. Il s'en souviendra et lorsqu'il déclare à Pauline Carton, dans le générique de La Poison, que le décor de la cellule a été réalisé à partir de ses souvenirs, on sent poindre l'amertume dans sa voix. Tentant de prendre la chose avec humour, il déclare La Libération ? Je peux dire que j'en ai été le premier prévenu ». Il explique son comportement dans Le Diable boiteux, biographie de Talleyrand7 qui soutint plusieurs régimes dans l'unique but de servir la grandeur de la années 30 ont été des années de rêves et les années 40 des années noires ; les années 50 vont être une synthèse des deux décennies écoulées. Il rédige le scénario d'Adhémar ou le jouet de la fatalité, mais en confie la réalisation à Fernandel, qui a déjà réalisé un film, car il est malade. Devant le résultat, Guitry s'estime trahit et intente un procès à Fernandel. Procès qu'il perd. Ce film annonce la suite de l'œuvre du cinéaste. Le ton est plus mélancolique Le comédien, Deburau, Le Trésor de Cantenac, parfois caustique Je l'ai été trois fois, La Poison, La vie d'un honnête homme, mais toujours comique Toâ, Aux deux colombes, Tu m'as sauvé la vie. Ses amis le soutiennent et la reconnaissance vient avec la commande de grosses productions historiques Si Versailles m'était conté, Napoléon, Si Paris nous était conté. Mots d'esprits et distribution prestigieuse font le charme de ces fresques. Il n'oublie pas son arrestation et réalise le très caustique Assassins et voleurs, emmené par le duo Jean Poiret, Michel Serrault, et Darry Cowl y fait ses débuts dans une scène pratiquement improvisée mais hilarante. Les trois font la paire est le dernier film qu'il réalise avec l'aide de l'acteur-producteur-réalisateur Clément Duhour, car la maladie l'a beaucoup affaibli. Film-somme sur le cinéma de Guitry où l'on retrouve tout ce qui fait le sel de son œuvre jeu avec les procédés filmiques, fidélité avec certains acteurs, humour caustique. Son testament artistique est le scénario de La Vie à deux qu'il rédige et où il refond plusieurs de ses pièces ; c'est Clément Duhour qui le réalisera après la mort du cinéaste, avec une pléiade de vedettes venues rendre hommage au femmes…Sacha Guitry était un amoureux des femmes et fut d’ailleurs marié à cinq reprises. Il s’exprime ainsi au sujet du mariage Vous ne pouvez pas savoir ce qu'on s'ennuie à Londres un dimanche ! Je m'y étais rendu le samedi, c'était déjà intolérable, le dimanche, c'était impossible, et le lundi je trouvais enfin quelque chose à faire je me mariais. »Bien qu'il n'ait pas la réputation d'être un amant magnifique voici ce que dit de lui Yvonne Printemps Sur votre tombe, Yvonne, on écrira "Enfin froide..." ». Yvonne Printemps Vous, Sacha, je ferai écrire sur la vôtre "Enfin raide..." » Et malgré sa posture de misogyne, Sacha Guitry a été marié cinq fois, et uniquement avec des actrices encore que les trois dernières n'aient jamais eu à proprement parler la vocation ». On lui reconnaît en outre de nombreuses liaisons avec des comédiennes et artistes, parmi lesquelles la danseuse "Belle Epoque" Jane Avril8, les actrices de cinéma Simone Paris qui consacrera plusieurs chapitres de ses Mémoires au récit circonstancié de leur romance et Yvette Lebon, Pauline Carton9 partir d'avril 1905, Sacha Guitry vit avec la comédienne Charlotte Lysès née à Paris le 17 mai 1877. Lucien Guitry, ayant pour l'actrice des sentiments semblables à ceux de son fils, prend mal la chose le père restera fâché 13 ans avec son fils. Mais Charlotte Lysès et Sacha Guitry se marient le 14 août 1907 à Honfleur. Elle crée 19 pièces de son mari et reprend Nono en 1910. Séparés en avril 1917, leur divorce sera prononcé le 17 juillet 1918. Charlotte Lysès est décédée à Saint-Jean-Cap-Ferrat le 6 avril avril 1917, Sacha Guitry vit avec Yvonne Wigniolle-Dupé, dite Yvonne Printemps née à Ermont le 25 juillet 1894. Il l'épouse à Paris le 10 avril 1919 avec comme témoins Sarah Bernhardt, Feydeau, Lucien Guitry et Tristan Bernard. Durant leur vie commune, Yvonne Printemps crée 34 pièces de Sacha Guitry, en reprend 6 autres et interprète un de ses films. Séparés le 15 juillet 1932, leur divorce sera prononcé le 7 novembre 1934. Yvonne printemps est décédée à Neuilly-sur-Seine le 18 janvier partie de 1932, Sacha Guitry vit avec Jacqueline Basset dite Delubac née à Lyon le 2 mai 1907. Il l'épouse à Paris le 21 février 1935. Elle jouera 23 pièces de son mari, dont 10 créations et 13 reprises à Paris et en tournée. D'autre part, elle interprétera 11 de ses films. Séparés le 15 décembre 1938, leur divorce sera prononcé le 5 avril 1939. Jacqueline Delubac est décédée à Paris le 14 octobre partie de 1939, Geneviève de Séréville née à Saint-Just-en-Chaussée le 3 mai 1914 qui sera la première et la seule autorisée à porter le nom de Guitry. Premier mariage catholique, partage la vie de Sacha Guitry. Leur mariage est célébré les 4 et 5 juillet 1939 à Fontenay-le-Fleury. Elle crée 5 pièces de son mari à Paris, en reprend 4 autres à Paris ou en tournée et interprète 5 de ses films. Séparés en avril 1944, leur divorce est prononcé le 25 juillet 1949. Geneviève de Séréville est décédée à Neuilly-sur-Seine le 6 juillet Marcovici dite Marconi née le 8 septembre 1917 vit avec Sacha Guitry à partir de mai 1945. Il l'épouse à l’église orthodoxe Roumaine le 25 novembre 1949 à Paris. Elle crée 7 pièces de son mari, en reprend 2 autres et interprète 12 de ses films. Lana Marconi est décédée à Neuilly-sur-Seine le 8 décembre résuméSacha Guitry a eu une vie extraordinaire. Il était le fils de Lucien Guitry qui fut un très grand acteur de théâtre, voir même le plus grand comédien de son temps et auquel Sacha Guitry voua une admiration sans bornes bien qu’ils furent fâchés quelques temps. Il eut comme amis de grands peintres comme Claude Monnet dont il possédait plusieurs tableaux. Ajoutons que Sacha Guitry piètre peintre il faut quand même le dire eu l’honneur de faire un portrait de Claude Monnet. Mais il côtoya en outre de grands écrivains comme Alphonse Allais rencontré en 1905 et avec qui il écrivit une pièce, Georges Courteline, Octave Mirbeau, Georges Feydeau, Tristan Bernard, Anatole France, Edmond Rostand. Ainsi il eut comme amis intimes les plus grands génies du début de ce siècle. Il leur témoignera son admiration en les filmant en 1915 dans un film Ceux de chez nous qui les présente en pleine séance de travail. Collectionneur averti, il eut une passion pour les œuvres de ses amis et en fut grand amateur. Il n’hésitera pas en outre à mettre aux enchères de très belles pièces afin de participer à des œuvres de 1903 et 1954, il fait éditer ou publier 32 ouvrages divers, 9 œuvres posthumes suivront. Sa bibliographie comporte plus de 210 volumes. De 1929 à 1956, il rédige 16 préfaces pour divers ouvrages. De 1902 à 1957, il signe près de 900 articles de presse. De 1908 à 1955, il donne une quarantaine de causeries diverses. De 1921 à 1956, il participe à 268 émissions de radio ou de télévision. De 1920 à 1955, il enregistre une trentaine de disques. Il a dessiné plusieurs centaines de caricatures, peint plusieurs dizaines de tableaux, sculpté 3 bustes de Jules de Sacha Guitry homme d'esprit et brillant comédien, est colossale. Elle lui a apporté la gloire et le succès à la mesure de son immense talent. A la fois auteur de comédies théâtrales, dialoguiste, scénariste, comédien et réalisateur de cinéma, il a réalisé 36 films dont 17 sont tirés de son théâtre et 19 réalisés à partir de scénarios originaux et 124 pièces de théâtre en 56 ans de vie artistique. Beaucoup de ses pièces furent de grands succès et sont restées comme des classiques du théâtre français. Il fit les délices d'un public bourgeois avec des comédies légères, mais souvent spirituelles et inventives, qu'il porte par la suite au cinéma. De fait, la critique reprocha longtemps à ses films de n'être que du théâtre filmé ». Il eut également l’honneur de les jouer en tournée à l’étranger et devant des monarques. Néanmoins il s’agit souvent de longs monologues qu’il interprète lui-même. Les autres acteurs faisaient souvent office de faire-valoir et permettaient à Sacha Guitry de reprendre son souffle.
Fin connaisseur de Sacha Guitry, le journaliste Christophe Barbier vient de faire paraître un ouvrage sous forme de dictionnaire thématique intitulé Le Monde selon Sacha Guitry. À partir d’un florilège intelligemment commenté, l’auteur d’aujourd’hui nous donne à goûter la légèreté du dramaturge d’hier, le parti pris du rire et du comique, contre celui du tragique et de la gravité. Chacun connaît le Christophe Barbier ancien directeur de la rédaction de L’Express et habitué des plateaux de télévision, notamment de celui de l’émission politique “C’est dans l’air” Michel Houellebecq l’a même fait apparaître, entouré de sa célèbre écharpe, dans son précédent roman Soumission. Mais l’homme est aussi un connaisseur et un praticien » du théâtre auteur d’un Dictionnaire amoureux du théâtre Plon, 2015, il est également acteur, ayant joué notamment dans plusieurs pièces de Sacha Guitry, et metteur en scène, en particulier au sein du théâtre de l’Archicube dont la troupe est composée d’élèves et d’anciens élèves comme lui de l’École normale supérieure. Christophe Barbier connaît parfaitement l’œuvre prolifique de Sacha Guitry 1885-1957 son dictionnaire thématique nous montre celui-ci qui se voulait auteur plus qu’acteur aux prises avec ses obsessions qui tournent » souvent autour des femmes qui furent la grande affaire de sa vie et de son œuvre le diable, le lit, le cœur, le mensonge, la jalousie, les cocus, le portefeuille…, avec ses acteurs et ses compagnons les comédiens, les domestiques, le téléphone, la montre, mais aussi avec ses ignorances la politique ! et ses craintes la mort, dont il ne peut d’ailleurs s’empêcher de faire des bons mots. Car voilà finalement ce qui frappe, à la lecture de ce florilège intelligemment et non complaisamment commenté, C. Barbier n’hésitant pas à critiquer certains mauvais choix de l’auteur le théâtre de Sacha Guitry a la légèreté, et parfois la vanité, du bon mot, celui que l’on prépare pour briller dans les dîners en ville plutôt que dans les apéritifs en zone périurbaine, celui qui prend le parti d’en rire, le parti du comique et de la légèreté, parfois de la superficialité, contre celui du tragique et de la gravité. Le livre de C. Barbier restitue fidèlement ce qui fait l’attrait, et la limite, de ce théâtre théâtre léger, préférant les affaires sentimentales aux sujets sociaux et politiques, et même voyant les seconds à travers le prisme déformant des premiers. Théâtre finalement drôle et sans prétention ce qui peut être une qualité comme un défaut, délibérément éloigné du théâtre sérieux ». On prête ainsi à Guitry ce bon mot au soir de la première du Soulier de satin, ample, ambitieuse et longue pièce s’il en est Heureusement qu’il n’y avait pas la paire… » Auteur plus qu’acteur, apôtre du mensonge et fils éternel Bien qu’il ait joué ses pièces pendant près de cinquante ans, faisant ses adieux à la scène le 13 décembre 1953, Sacha Guitry ne s’est jamais considéré comme un acteur mais comme un auteur qui joue ses pièces », estimant qu’il pouvait très bien les jouer ». Mais précisant aussitôt Je ne dis pas “les jouer très bien”, je dis “très bien les jouer” ». Si Sacha Guitry ne s’est pas prétendu acteur ou comédien, c’est sans doute qu’il avait une haute et presque aristocratique idée de leur art. Pour lui, comédien n’est pas un métier mais un don, un instinct On ne peut pas devenir un bon comédien à force de travail, d’intelligence et de volonté. On peut jouer la comédie sans aucun don, mais on la joue mal. On fait mal semblant. Or, savoir faire semblant, cela ne s’apprend pas ». Et, bien que son théâtre soit, extérieurement du moins, léger et distrayant, Guitry prête ce dialogue aux personnages de sa pièce On ne joue pas pour s’amuser Françoise. – … Pour lui, le Théâtre, ça s’écrit avec un T majuscule – et c’est le contraire d’une distraction. Fernand. – C’est presque un sacerdoce. Michel. – Oh ! Fernand. – “Sacerdoce” vous choque ? Michel. – Non, mais “presque” me blesse. Fernand. – Oui, c’est une passion. Michel. – Dites même une maladie, si cela vous fait plaisir, dont je suis incurable. Le Théâtre et l’Amour se partagent ma vie – et d’ailleurs à mes yeux l’un ne va pas sans l’autre. » Voilà à quelle hauteur, et à quelle profondeur, Sacha Guitry place le théâtre. Il le décrit en quelque sorte comme un art du mensonge, un art du paraître plus vrai que nature Jouer la comédie, c’est mentir avec l’intention de tromper… Le bon acteur doit dire mieux “Je t’aime !” – à une actrice qu’il n’aime pas, qu’à l’actrice qu’il aime… Le fin du fin, c’est paraître amoureux d’une actrice qu’on aime – et c’est manger d’un vrai poulet en faisant croire qu’il est en carton ». Et seule sait ainsi mentir celle ou celui qui a reçu à la naissance ce génie du mensonge et du paraître, cette “possibilité” prodigieuse… qui consiste à faire partager à des gens qu’on ignore des sentiments divers que l’on n’éprouve pas ». On est donc acteur comme on est prince, de naissance ». C’est un don et c’est un plaisir car mentir est une des plus grandes voluptés de la vie ! C’est une joie… qui n’est limitée que par la crédulité des autres… tu vois jusqu’où ça peut aller ! » Mon père avait raison. Ce don, ce sont les femmes qui, selon Guitry, l’ont le plus en abondance et c’est pourquoi l’adultère dont elles sont responsables, et le mensonge qui le rend possible et l’accompagne toujours, est pour l’auteur une sorte d’œuvre d’art ou de pièce de théâtre en soi, au point que le mari trompé, conscient des mensonges de sa femme, concède qu’elle est banale » lorsqu’elle dit la vérité, la consolant immédiatement Ne t’inquiète pas, va, tu la dis si rarement » N’écoutez pas, Mesdames !. Tout ce qui est occasion de mensonge est aliment et déploiement de théâtre. Derrière la légèreté des thèmes se cache donc une théorie du théâtre qui fait la part belle aux comédiens, magnifie même leur art. Peut-être faut-il voir aussi dans cet hommage celui d’un homme à son père car celui-ci, Lucien Guitry, fut un immense acteur, dominant la scène parisienne du début du XXe siècle et entraînant son fils lors de ses tournées triomphales dans la Russie tsariste le tsar étant même le parrain de Sacha !. C’est d’ailleurs au vu de ses dispositions scolaires limitées que Lucien propulsera Sacha vers la scène. C’était presque une question de vie ou de mort. Ne disait-il pas en effet de son fils, toujours en sixième à dix-sept ans ! J’ai peur que tu ne te maries en sixième ! Et peut-être que tu meures en sixième ! » ? Père et fils se brouilleront ensuite, pour une affaire de femmes bien entendu, le second ayant enlevé l’une des conquêtes du premier, avant de se réconcilier en 1918. Nombreuses seront ensuite les pièces qui seront écrites par le fils pour son père. Et, finalement, le fils restera fils aucun enfant ne naîtra de ses cinq mariages. L’auteur expliquera que c’est parce qu’il n’a pas eu d’enfant qu’il est toujours un fils ». C. Barbier nous semble plus convaincant lorsqu’il avance que c’est parce qu’il n’a jamais pu voulu ou su être quelqu’un d’autre que le fils de Lucien que Sacha n’a jamais eu d’enfant. Les femmes, le mariage, l’adultère, la jalousie la grande affaire Pour Guitry, ces quatre termes, ces quatre aventures sont indissolublement liées aucune ne va sans l’autre et c’est la ronde qu’elles forment, l’histoire qu’elles brodent, qui constituent le cœur et l’aliment du théâtre. Et le moins que l’on puisse dire est que Guitry traite tout cela avec une cruelle lucidité ou une joviale cruauté. Il l’est d’abord à l’égard des femmes, créatures doublement maléfiques, lorsqu’elles s’envolent et lorsqu’elles s’installent. Car les femmes, c’est le diable, elles y partent d’ailleurs souvent, et l’homme en est, pour un supplice auquel il ne sait ni renoncer ni totalement consentir, possédé. C’est ainsi vainement qu’il fait montre de cruauté envers son épouse en lui disant par exemple que son sommeil est ce qu’elle a de plus profond… ou qu’il déplore la fâcheuse institution du mariage Si la femme était bonne, Dieu en aurait une » et encore, si le premier homme qui s’est marié ne savait pas », le deuxième en revanche est inexcusable ! ». Vainement car pour qu’il y ait adultère et jalousie, qui sont le véritable sel de l’existence – et du théâtre, il faut bien qu’il y ait eu, préalablement, mariage. La jalousie semble une constante, presque une essence, de la relation conjugale, au point que l’époux n’est pas jaloux parce qu’il est trompé mais trompé à force d’avoir été jaloux et d’avoir en quelque sorte réclamé la dissimulation et la tromperie. Preuve que, dès qu’il est à son affaire, Guitry n’est plus seulement léger mais cherche à analyser les sentiments il explique, dans La Jalousie, que le jaloux cherche moins la preuve de l’adultère que la preuve de l’absence d’adultère, c’est-à-dire la preuve négative et donc la preuve impossible, et même la preuve totalitaire » de l’innocence, soit le contraire du droit. Mais, finalement, si le mariage tient », c’est, paradoxalement, grâce à l’adultère combien de femmes ont dû tromper leur mari pour transformer en une sorte de dignité indifférente et polie la haine qu’elles sentaient naître en elles ». Et même, ajoute l’auteur Il y a des femmes dont l’infidélité est le seul lien qui les attache encore à leur mari ». Au fond, l’infidélité est le parasite de la fidélité comme le mal est le parasite du bien ?, sans laquelle elle n’existerait pas. Les femmes, le mariage, l’adultère, la jalousie voilà en tout cas la grande affaire de Guitry, qui appréhende le monde à partir d’eux, au moins que tout en part et tout y revient, fût-ce au prix d’une simplification parfois difficile à accepter. Évoquant la question juive » avec un représentant de l’autorité allemande durant l’occupation, Guitry déclare ainsi que la façon allemande de résoudre » cette question est absurde et a l’air d’être la vengeance d’un cocu…d’un homme qui aurait été cocufié par un Juif et qui se serait mis à détester la race juive tout entière ». On voit que, parfois, le sens politique et le sens du tragique font cruellement défaut à l’auteur. Guitry et la politique mépris et déplorable aveuglement Guitry n’a, comme le souligne C. Barbier, absolument aucun sens politique, celui-ci ajoutant même que pour celui-là à l’extérieur de la chambre à coucher, ce qui se passe n’a pas d’importance ». Et s’il ignore la politique, c’est qu’il ignore le peuple, ne connaissant, en homme de théâtre, que le public. La politique est pour lui, contrairement au théâtre, une distraction vulgaire. Rien d’étonnant donc à ce que Guitry ait cru bon d’écrire un livre intitulé De 1429 à 1942, ou de Jeanne d’Arc à Philippe Pétain, livre qui a eu le bon goût de paraître en 1944, soit au plus mauvais moment pour son auteur puisque la victoire des Alliés se dessinait déjà. D’ailleurs, le maréchal en personne lui en avait déconseillé le titre ! Guitry est, en politique, un grand naïf et un coupable ? ignorant dressant un audacieux parallèle entre Jeanne d’Arc et le maréchal Pétain, il écrit que la première comme le second ont fait don de leur personne à la France et qu’il y a ainsi une continuité, une filiation même, de Celle qui l’a faite » la France à Celui qui la tient tendrement dans ses bras ». Durant l’Occupation, Guitry ne fuira aucune des mondanités organisées par le Reich à Paris. Il n’est donc guère étonnant qu’il ait été arrêté le 23 août 1944 à Paris, quelques jours avant que la capitale ne soit libérée. Détenu à Paris puis à Drancy et Fresnes, il fera soixante jours de prison mais sera surtout privé de représentations théâtrales durant trois ans. Sa légèreté l’aura cette fois desservi. Mort de rire Avec la mort, la sienne et celle des autres, Sacha Guitry s’efforce d’être toujours aussi léger. Il dit avoir déchiré le testament qu’il venait d’écrire parce qu’il faisait tant d’heureux » qu’il en serait venu à se tuer pour ne pas trop les faire attendre ». Dans la pièce drôlement intitulée Le KWTZ on croirait l’imprononçable nom du Dieu de l’Ancien Testament, il donne tout aussi drôlement la parole à un homme qui, à son enterrement, exige qu’un discours interminable, et en anglais, soit prononcé sur sa tombe ». Mais, signe que chez Guitry la politique n’est pas une affaire sérieuse, on trouve ces réjouissantes anecdotes dans De 1429 à 1942, ou de Jeanne d’Arc à Philippe Pétain Forain mourait et son médecin l’examinait encore – Franchement, monsieur Forain, je vous trouve en bien meilleur état qu’hier… – Oui, en somme, conclut Forain, je meurs guéri. Vaugelas, illustre grammairien, à l’instant de sa mort, put encore établir deux règles de grammaire. Ayant dit – Je m’en vais… Il se reprit – Ou je m’en vas… Dans un murmure, il expliqua – L’un et l’autre se dit… Puis, rendant le dernier soupir, il ajouta – Ou se disent. » Guitry, fuyant toujours, tel le bon juriste, la preuve négative et découvrant une voie quasi-pascalienne, veut enfin croire que Dieu pardonne aux humoristes si les témoignages accumulés de la présence au Ciel du Divin Créateur sont loin d’être probants… la “preuve du contraire” est inimaginable… Il faut laisser à Dieu le bénéfice du doute ». C’est pourquoi Guitry doute en Dieu ». Frédéric DIEU Christophe Barbier, Le Monde selon Sacha Guitry, Éditions Tallandier, 2018, 320 p., 19,90 €.
blanche. 1 L'enfant du Merlerault Mon père naquit à Paris Mais c'était un Normand ! Sacha Guitry. Je suis né le 22 avril 1882 à Tortisambert, petit village bien joli du Calvados dont on aperçoit le clocher à main gauche quand on va vers Troarn en quittant Livarot... » Ainsi débutent les Mémoires d'un tricheur. Mais d'où nous vient le vrai Sacha Guitry, l'homme aux 130 pièces, aux 36 films, aux cinq épouses. Évoquer sa généalogie, c'est déjà voir la Normandie... Le quartier de l'église, au Merlerault, où vécurent les ancêtres de Guitry. Les racines normandes de Guitry sont profondes et datent de l'Ancien régime. Au Merlerault, petit bourg de l'Orne, paradis du cheval normand, les Guitry vivaient là depuis trois générations. À force de retourner une terre molle sous la pluie et dure comme pierre au soleil, l'aïeul de cette famille avait fini par acquérir la Cour-Thoriel, un joli corps de ferme adossé au presbytère. Là, son fils se fit tailleur d'habits. Puis son petit-fils marchand. La Révolution éclate. Fervents catholiques, les Guitry boudent les messes des prêtres assermentés que sont le curé Rombault-Lanos et François Pouqueville¹, vicaire promis au plus bel avenir. Voilà qui vaut à la doyenne du clan, Jeanne Beaumont, veuve Guitry, quelques jours de cachot au château de Gacé. En revanche, le benjamin de la maison, Robert Guitry, prend le parti des Bleus et croque du Chouan². Ambiance dans la famille... Et puis le temps apaisa les discussions à table. Napoléon était déjà oublié, la monarchie avait repris ses droits. Quand soudain on vit arriver au Merlerault Charles X en personne. Chassé par une nouvelle révolution, celle de 1830, son carrosse fuyait vers Cherbourg où l'attendait un paquebot. Il entraînait dans ses roues ses derniers fidèles et une troupe de soudards aux aguets. À l'arrivée bruyante du convoi, un bambin sort précipitamment de la Cour-Thoriel. Il s'appelle Louis-Edmond Guitry. Et c'est le grand-père de Sacha. Des dizaines voitures brinquebalant des têtes altières, et des malles armoriées s'arrêtèrent dans la Grand-Rue, devant le Logis des Tourelles. C'était le domaine du chevalier de la Roque, l'ancien garde du corps du Roi retiré là pour élever des chevaux de course. Louis-Edmond Guitry se posta aux premières loges. Et pour les yeux de cet adolescent de 15 ans, ce fut un spectacle inoubliable que d'épier ces grands du royaume. Au milieu d'eux rayonnait Madame Royale, la fille de Marie-Antoinette. Tout ce beau linge dormit aux Tourelles tandis qu'un huissier en costume d'apparat gardait l'entrée. Quant aux soldats de l'escorte, ils bivouaquèrent au clair de lune dans l'herbage voisin. Au petit matin, de nouveaux attelages apportèrent des vêtements de rechange aux fugitifs. Et la duchesse de Berry put enfin abandonner son habit d'homme pour apparaître dans toute sa féminité aux villageois. Avant de reprendre la route, le monarque déchu et sa suite fendirent la foule pour assister à la première messe en l'église Saint-Martin. Puis ils disparurent, empanachés par la poussière du grand chemin. Quelques années plus tard, ces images encore en tête, Louis-Edmond Guitry embrasse longuement ses parents au relais de poste du Merlerault. Avec l'esprit de conquête de ses vingt ans, ce sujet de Louis-Philippe monte à Paris pour s'y faire employé de commerce. Après des débuts au Louvre puis au Bon Marché, on le retrouve garçon coiffeur dans les galeries du Palais-Royal³. Après tout, le métier lui est déjà familier. Son oncle Richard est le perruquier du Merlerault. Coupe-chou et jeton gravé au nom d'Aubril. Au Palais-Royal s'alignent quelque quatre-vingt-huit boutiques. Marchands d'estampes et de nouveautés, librairies et cabinets de lecture, limonadiers et perruquiers. Une foule de chalands s'y presse, quadrillée par pickpockets et gourgandines. En maniant les ciseaux au cœur commercial de la capitale, Louis-Edmond Guitry ne remerciera jamais assez son employeur. Normand comme lui, Joseph Aubril⁴ a fondé son salon de coiffure en 1812. Coutelier attitré de Madame la Dauphine sous la Restauration, il s'est d'abord fait remarquer en faisant frapper des médailles à son nom. Vendus à une clientèle huppée, ces jetons de cuivre constituaient une monnaie d'échange pour vos prochaines coupes de cheveux. Mais M. Aubril s'est aussi taillé une solide réputation en inventant toutes sortes de choses une eau balsamique stomophéline pour vous fortifier les gencives, une lotion capillaire appelée Philocôme, un cuir à affûter baptisé Corioptime et surtout une pâte à faire couper les rasoirs. Derrière le comptoir, pour des messieurs à rouflaquettes, Louis-Edmond Guitry procède avec emphase aux démonstrations Vous enduisez le cuir de l'affiloir à l'aide de ce bâtonnet. La couche que vous voyez là sera amplement suffisante pour tous vos rasages de la semaine. Puis on aiguise la lame en répétant comme ceci un mouvement de va-et-vient. Et vous verrez que le plus mauvais des rasoirs retrouvera le tranchant d'une lame de Damas. » Louis-Edmond Guitry est l'archétype du personnage balzacien. Économisant sou après sou, se façonnant le physique d'un bon bourgeois besogneux cultivant les lettres, il finit par racheter le fonds de commerce de son patron. Sans les murs. Pour exercer ses activités de perruquier, il dispose, en 1844, d'un brevet non garanti par le gouvernement. Un métier qu'il délaisse bientôt pour se consacrer exclusivement à la vente de nouveautés et la coutellerie au détail. On trouve ainsi chez lui des eustaches . Car c'est désormais le surnom de tout objet tranchant. On le doit à une chanson, Mon coutiau, composée par un Rouennais, Eustache Bérat. Au Palais-Royal, le chanteur Ancel a popularisé aussi les premiers succès du jeune frère d'Eustache Eugène Bérat. Depuis, il n'est pas un jour sans que Louis-Edmond Guitry n'entende de son échoppe mille orgues de barbarie débiter J'irai revoir ma Normandie. Il la reverra souvent. Pour asseoir sa réussite, Guitry inonde la presse de réclames pour la fameuse pâte Aubril vendue 1 F le bâton. À Paris, l'enfant du Merlerault se fit ainsi une situation, à défaut de se faire un nom. Car tout le reste de son âge, ses habitués s'obstineront à lui donner du M. Aubril ». C'est que l'enseigne, sise au 139, galerie de Valois, gardait toujours le nom du fondateur de la maison. On avait simplement ajouté en lettres discrètes Guitry successeur ». Et Louis-Edmond entretenait habilement la confusion entre l'inventeur et sa propre personne. Qui aurait acheté une pâte Guitry ! Justement, que devient le vrai Monsieur Aubril ? À 63 ans, doté de la rente viagère versée par son ancien employé, il s'est retiré dans sa propriété de Seine-et-Oise d'où il dirige un obscure Mouvent des travailleurs démocrates de la vallée d'Yerres. En 1849, alors que Louis-Napoléon Bonaparte préside aux destinées de la IIe République, Joseph Aubril se présente aux élections. Son programme ? l'anoblissement général de la France et le droit, pour tout citoyen, de faire précéder son nom d'une particule. Voilà qui, assure-t-il, provoquera une certaine fierté dans les rangs de la classe ouvrière ». Ce qui fut couronné par une pitoyable débâcle électorale. Voici venir les années 1850. À la tête de son affaire prospère, Louis-Edmond Guitry, resté jusque-là célibataire, se met en ménage avec son employée, Adèle Nourry. Du jour au lendemain, à 35 ans, il se retrouve ainsi avec deux enfants tout faits sur les bras Aristide-Paul et Adèle Philippe, nés d'un premier lit de sa compagne. Ils ont alors une douzaine d'années. Avant de trôner, imposante, derrière la caisse du magasin Aubril, Adèle Nourry aura eu le parcours d'une provinciale ballottée par des problèmes sentimentaux. Elle est née à Nevers, au Bout du Pont de Loire, d'un couple de cabaretiers Claude Nourry, serrurier à ses heures et Scholastique de Dion d'Aumont, descendante d'une vieille lignée aristocratique. Bref, l'union de la carpe et du lapin. Et comme de fait, les parents d'Adèle avaient finis par se séparer. Elle suivit alors sa mère à Paris. Là, à 18 ans, Adèle Nourry se maria avec un certain Augustin-Louis Philippe et mit donc au monde ses deux enfants. Mais qui donc est son mari ! À cette époque gravite autour du Palais-Royal un Augustin-Louis Philippe. Originaire de Sebourg, dans le Nord, ce fils d’instituteur est venu, à l'instar de Guitry, tenter sa chance à Paris. D'abord comme commis de marchand. Puis tailleur au 167, galerie de Valois. En 1843, il fonde sa société, Philippe & Cie, rue de Castiglione⁵. Très vite, l'entreprise fait faillite. En 1845, voilà Philippe devant la cour d'Assises, flanqué de plusieurs complices, pour banqueroute frauduleuse et détournement de biens⁶. Son épouse eut à subir chez elle des perquisitions et vit partir Philippe pour trois années de prison... Entre temps, la mère d'Adèle, Scholastique de Dion, inventait un enduit hydrofuge pour toits et terrasses qu'elle mit au point avec son amant, Charles Antoine Chrétien. Il ne lui restait plus qu'à fonder une société d'exploitation⁷. Divorcer enfin d'avec son serrurier de Nevers. Et se remarier avec Chrétien. Telle était donc la belle-famille dans laquelle entrait Louis-Edmond Guitry, même s'il n'épousera jamais sa compagne. Et quelle famille ! Rue de Grenelle, Adèle Nourry rendait visite à un vieil oncle en fin de vie, Michel-François de Dion, ancien grognard de Napoléon. Six blessures, sept chevaux tués sous lui, il avait été promu officier sur le champ de bataille par l'Empereur en personne qui lui prodigua les plus belles paroles. Après quoi, Napoléon l'avait fait chevalier de la Légion d'Honneur⁸. Adèle fréquentait aussi ses deux sœurs, nées comme elle à Nevers. Surtout Louise Gabrielle. Fort jolie, celle-ci venait de faire un mariage inespéré avec Raoul de La Châtre. Voilà qui lui conférait le titre de comtesse et lui permettait de tenir salon, d'abord rue Tatbout puis avenue des Champs-Élysées. On entendait chez elle de fins esprits, tous du Parti conservateur, comme Arthur de La Guéronnière dont la comtesse était l'égérie. De sa voix douce elle appelait dans son nid tous les oiseaux chanteurs de Paris et son salon est bien le dernier où résonnait encore la harpe⁹. Son époux, le comte de La Châtre, séjournait souvent Outre-Manche où il avait déposé le brevet d'invention de sa belle-mère. Mais là-bas, il avait aussi trouvé un mari à la troisième des sœurs Nourry, Marie Scholastique, qui fut ainsi unie à un pair d'Angleterre. Belle destinée pour ces filles de cabaretiers nivernais. Dans une telle harmonie, Louis-Edmond Guitry et Adèle Nourry songèrent à fonder leur propre famille. La chose sera très compliquée... 1 Natif du Merlerault, François Pouqueville 1770-1838 fut médecin, diplomate, explorateur et accompagna Bonaparte en Égypte. 2 Ouest-France, 24 juillet 2007. 3 Annuaire de Messieurs les perruquiers et coiffeurs de la ville de Paris, 1845. 4 Il est né à Saint-Lô en 1787 et mort à Yerres en 1876 Arch. de l’Essonne. 5 Gazette des tribunaux, 29 novembre 1843, P. 96. 6 Les Débats politiques et littéraires, 29 octobre 1845. 7 Gazette des tribunaux, 16 décembre 1843, p. 158. 8 Archives nationales, Paris, dossier L0686004. 9 Arsène Houssaye, Les douze nouvelles nouvelles, 1889. 2 Secret de famille C'est une erreur de croire que les femmes ne peuvent garder un secret. Seulement elles s'y mettent à plusieurs ! Sacha Guitry Il y eut d'abord Valentine en 1852, puis Edmond l'année suivante. Au magasin Aubril, Louis-Edmond Guitry et sa caissière élargissaient leur cercle familial. Ces enfants s'ajoutaient aux deux qu'Adèle avait eus de son premier lit, les petits Philippe. Mais voilà qu'un jour de janvier 1858, un attroupement se forme devant la boutique. Louis-Edmond vient d'essayer sur son ongle le tranchant d'un rasoir. Imitant aussitôt son maître, le ouistiti du magasin en fait de même. Et se mutile la main. Des nez se collent sur la vitrine et un journaliste du Figaro qui passait par là rapportera le cocasse de la scène. Le même journal ne se lasse pas du reste de vanter les mérites de la pâte écoulée par Guitry Le Squatter qu'ont scalpé les Indiens, le juge écorché vif par Cambyse n'ont pas souffert supplice pareil à celui du malheureux qui promène sur son épiderme une lame à tranchant incertain. Eh bien il est un moyen d'échapper à ces tortures, c'est de recourir à la pâte Aubril... » Devant tant de publicité, un enfant de 7 ans se sert un jour de cette préparation miraculeuse pour aiguiser un couteau. Puis il heurte un meuble et tombe. Le couteau se referme violemment et le pauvre petit a le doigt de la main gauche coupé. Nouvel article du Figaro. Nouvelle réclame pour la fameuse pâte Aubril que M. Guitry, précise bien le journal. vend au Palais-Royal, galerie de Valois, 139. » En 1860, c'est sous la seule signature d'Aubril qu'est publié un très sérieux Essai sur la barbe et sur l'art de se raser. Cet auteur sans prénom retrace l'histoire de la pilosité masculine depuis l'aube de l'humanité et pose cette question essentielle Adam fut-il créé avec du poil au menton ? » C'est si bien écrit qu'on dirait du Guitry. Le grand-père de Sacha en est manifestement l'auteur. À la faveur de l'été, Monsieur Aubril » redevient Louis-Edmond Guitry. En 1862 s'ouvre la ligne Paris-Granville avec sa gare au Merlerault. Chaque année, l'enfant du pays reviendra donc à la Cour-Thoriel où vit toujours sa sœur tandis Françoise que son frère Alphonse, capitaine d'artillerie, est mort à la fleur de l'âge. La ferme familiale de la Cour-Thoriel où reviennent chaque été les Guitry. Quand Louis-Edmond Guitry descend du train, il est suivi de sa famille qui s'est encore agrandie. Sautant sur le quai, voici donc Valentine, l'aînée, très douée pour le piano. Voici maintenant Edmond. Lui, on en fera un commerçant. Et voilà le petit dernier, Lucien, qui ne pense qu'à devenir comédien. Enfin n'oublions pas les deux pièces rapportées Aristide-Paul Philippe, fort attiré par le dessin et Adèle Philippe qui, elle, n'aspire à rien. D'Adèle Nourry, Louis-Edmond Guitry a donc eu trois enfants. On devrait plutôt dire aurait. Car il existe un doute sur la filiation entre ce père et ses héritiers qu'il appellera toute sa vie mes amis » plutôt que mes enfants¹⁰ ». Ce doute, il vient de son testament précoce et non daté exhumé par Jacques Lorcey Je me suis créé, nous dit Guitry, une famille sur laquelle se concentre toute mon affection ». Puis il évoque ainsi les trois petits à sa charge Je les élève et les soigne comme s'ils étaient mes enfants... » Parlant de Valentine, l'aînée je la prie de guider de ses conseils Edmond et Lucien qu'elle considère comme ses frères. » Quant à sa compagne, dite veuve Philippe Je désire qu'elle leur tienne lieu de mère, ce dont l'affection qu'elle leur témoigne ne me permet pas de douter un seul instant¹¹. » Curieuse façon de présenter sa famille. Mais alors, si ces enfants ne sont pas de lui, que font-ils sous son toit ? Qui sont leurs parents biologiques ? Sont-ils même frères et sœur ! Par ses dispositions testamentaires, Louis-Edmond invitait ses ayant-droit à solliciter le Garde des Sceaux à leur majorité pour porter le nom de Guitry. Un événement précipita les choses. Car voilà qu'en 1864, le marchand de coupe-choux se rend à la mairie
le père c était lucien le fils c était sacha